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Des établissements des aliénés en France, et des moyens d’améliorer le sort de ces infortunés
Lot 1040

Des établissements des aliénés en France, et des moyens d’améliorer le sort de ces infortunés

Estimation : 100 / 200€
Année : 1819
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La pierre angulaire de ce programme est constituée par le ”Mémoire présenté à son Excellence le Ministre de l’Intérieur ” en septembre 1818 (6) où il est question des “d’aliénés en France et des moyens d’améliorer le sort de ces infortunés ”. Y figure pour la première fois, comme nous l’avons déjà signalé au début de cet exposé, le terme “’asiles ” à la page 26, dans le contexte suivant “voudrais qu’on donnât à ces établissements un nom spécifique qui n’offrit à l’esprit aucune idée pénible, je voudrais qu’on les nommât asiles. Les habitations particulières ne s’appelleraient plus des loges, des cages, des cachots, mais bien des cellules, etc… Ceux qui savent combien les mots ont d’influence sur l’esprit des hommes, ne seront point étonnés que j’attache de l’importance à ces petites choses ” ESQUIROL, concepteur de l’architecture psychiatrique institutionnellement thérapeutique puisqu’il dit à la page 30 de son “émoire ” “hôpital d’aliénés est un instrument de guérison ”, envisage l’implantation, la distribution géographique, l’organisation hiérarchique de l’asile. Il insiste particulièrement sur la notion d’isolement pour plusieurs raisons par souci financier, le terrain étant moins cher à la campagne qu’en ville ; par soucis hygiénique, l’air et la lumière ayant des vertus bénéfiques.

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Auteur

Jean-Etienne Dominique Esquirol (1772-1840) est un aliéniste français. Il est considéré comme le père de l’organisation de la psychiatrie française en faisant voter la loi du 30 juin 1838 obligeant chaque département à se doter d’un hôpital spécialisé. Il est à l’origine de l’aménagement de la nouvelle Maison royale de Charenton en 1825, destinée à accueillir près de trois cents malades. Il forme la majorité des aliénistes de son temps. (Wiki)

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ESQUIROL succède à ROYER COLLARD le 27 novembre 1825, et il poursuit l’œuvre de son maître PINEL en mettant l’accent sur la nécessité de construire des établissements pour les aliénés et non pas seulement d’aménager ce qui existait. Il s’appuie sur l’expérience de sa pratique privée à la Maison d’Ivry ainsi que le montre le “ ” des Docteurs CONSTANS, LUNIER, et DUMESNIL en 1874.

ESQUIROL, concepteur de l’architecture psychiatrique institutionnellement thérapeutique puisqu’il dit à la page 30 de son “mémoire”, “l’hôpital d’aliénés est un instrument de guérison”, envisage l’implantation, la distribution géographique, l’organisation hiérarchique de l’asile. Il insiste particulièrement sur la notion d’isolement pour plusieurs raisons par souci financier, le terrain étant moins cher à la campagne qu’en ville ; par souci hygiénique, l’air et la lumière ayant des vertus bénéfiques

Il est intéressant de noter qu’à partir de la rédaction de son Mémoire sur “établissements d’aliénés… ” comme il le souhaitait auparavant, mais celles de grands établissements qui, outre l’intérêt économique, offriront au médecin-chef les avantages du prestige et de la considération “ En multipliant les asiles, on les privera de cet intérêt qui s’attache aux établissements d’une grande étendue ; en leur donnant un caractère de grandeur, on le fera des monuments pour les départements ; ils inspireront plus de confiance, ils attireront un plus grand nombre de pensionnaires (…) il en est peu (d’hommes) qui consentent à passer leur vie dans un pareil asile, à moins que, par son importance, il n’offre un aliment à l’amour-propre et à l’instruction. ” (op. Cité, p.26-27). Le plan programme d’ESQUIROL est pratiquement à l’opposé du panoptique de BENTHAM : de nulle part on ne voit ailleurs que ce qu’on peut voir à trois mètres. Les pavillons sont conçus pour s’ouvrir sur des cours intérieures où les malades peuvent s’aérer et d’où ils ont vue sur la campagne. On sépare les hommes des femmes, on regroupe les patients en six catégories fonction de leur pathologie “en traitements, furieux incurables, mélancoliques calmes, mélancoliques agités, démences, convalescents ” (op. Cité, p. 25) on relie les six pavillons par des galeries pour que la communication entre ces unités se fasse facilement et commodément à l’abri des intempéries, au centre de ces bâtiments sont prévus des “ ateliers, salles de réunion, réfectoire ” ; tout ceci doit être construit en rez-de-chaussée afin d’éviter l’utilisation de grilles de protection et prévenir les tentatives de suicide ; enfin sont totalement proscrits les fers, les coups et les moyens classiques de contention.

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Rapport de condition

In-8, broché, à relier, Paris, Huzardn 1819, 43 pp. 

Références bibliographiques

“ Cette autorité exclusive du médecin m’a toujours paru exorbitante et je me suis fortifié dans cette opinion par les différentes majeures que j’éprouve à l’exercer (…) Toutes ces questions sont tellement ardues, tellement hérissées de difficultés et sujettes à controverse, qu’il me semble prudent de ne pas confier la solution au jugement d’un seul homme, quelques garanties que ses lumières puissent offrir, et quelque incapable qu’on le suppose d’abuser des prérogatives attachées à ses fonctions de médecin d’aliénés.(…) Enfin, pour le redire une dernière fois, l’état de choses actuel est trop imparfait, il peut donner trop facilement accès à l’arbitraire, ou seulement à l’erreur ou à l’incurie, il est trop peu en harmonie avec nos autres garanties sociales pour, selon ma conscience, devoir être longtemps supporté ” (12) (Cité par CASTEL dans “’ordre psychiatrique ” p. 173)

“les élaborations psychiatriques sont reprises par l’administration, c’est qu’elles sont construites pour se plier à des exigences de gestion (…) D’une part, toute l’argumentation (d’ESQUIROL dans son mémoire “établissements d’aliénés ” de 1919) est indexé médicalement, c’est-à-dire explicite, le meilleur traitement des aliénés. Mais elle est en même temps structurée administrativement elle calcule des coûts, compare l’efficacité relative des différentes options, discute la possibilité de généraliser des “expérience pilote ” avant la lettre en l’occurrence celle de la Salpêtrière ”. (in “’Ordre psychiatrique ” p. 199).