Œuvre la plus importante d’Hippolyte Taines. Concernant la psychologie : «On peut dire que la psychologie moderne. En France, a commencé en 1870, lorsque deux livres importants ont été publiés, De L’Intelligence de Taine et La Psychologie anglaise contemporaine de Ribot, dans lesquels l’associationnisme dominant était bien et clairement exposé. (Flugel, Cent ans de psychologie). «L’histoire des théories psychologiques en France est entrée dans une nouvelle phase en 1870. Quoi que l’on puisse penser du travail de Taine, personne ne nierait son droit d’être considéré comme le chef de l’école empirique et l’exposant de méthodes pratiques concrètes d’Etude. » (Brett, Histoire de la psychologie) Bien que les vues philosophiques de Taine se soient formées tôt dans la vie sous l’influence de Spinoza, Hegel et de la science classique, elles ont d’abord été systématiquement exposées dans ce livre. La théorie de l’esprit présentée ici est basée sur le monisme et le déterminisme généraux de Taine. Dans son travail sur l’intelligence, Taine insiste sur le fait qu’il n’y a pas d’entités correspondant à des mots tels que « faculté », » pouvoir », »soi ». Il considère la psychologie comme l’étude des faits ; or dans le moi ou l’ego nous ne trouvons aucun fait sauf « une série d’événements » qui sont tous réductibles à des sensations. Taine ira aussi loin que tout empiriste rêve d’aller. « Nous pensons qu’il n’y a ni esprit, ni corps, mais simplement des groupes de mouvements présents ou possibles et des groupes de pensées présents ou possibles. »

Edition originale.

Sous ce titre apparaissant comme un des premiers traités de ce que d’aucuns appelleraient aujourd’hui « sciences cognitives », Taine introduit dans la notion d’intelligence des conceptions venues de la philosophie de l’esprit. Il introduit également des références à la psychologie des profondeurs. Il déclare lui-même dans sa préface, anticipant en quelque sorte l’école Durkheimienne « la psychologie devient une science de fait ; car ce sont des faits que nos connaissances ; on peut parler avec précision et détails d’une sensation, d’une idée, d’un souvenir, d’une prévision aussi bien que d’une vibration, d’un mouvement physique. » Il précise également : « la conscience, qui est notre principal instrument, ne suffit pas à l’état ordinaire, elle ne suffit pas plus dans les recherches de psychologie que l’œil nu dans les recherches d’optique. […] Ces illusions sont nombreuses et invincibles. » A la page 7 de la préface il anticipe même toute l’importance que les chercheurs de nos jours accordent aux illusions des amputés ainsi que « les altérations singulières auxquelles, pendant le sommeil, l’hypnotisme et la folie, est sujette l’idée du moi. »

                                                                                      Rapport de Condition :

Deux volumes In-8, demi-chagrin brun, dos à nerfs ornés (tome II accidenté et coiffe supérieure frottée), Paris, Hachette, 1870, 492 pp. + 508 pp.