Description
Notre ouvrage qui est un recueil de chansons carabines est abondamment illustré de NOMBRE illustrations en couleurs. Dubout réalise cet ouvrage avec les Editions Trinckvel, un de ses éditeurs favoris avec lequel il travaille dès 1953 en illustrant « Molière ».
Une salle de garde est un lieu clos situé dans un centre hospitalier et où se réunissent des personnes assurant le service de garde, d’où leur nom. Cependant, ce sont surtout les internes et leurs invités qui fréquentent ces salles dédiées aux repas, au repos et à la détente. Au sens figuré, la salle de garde désigne l’état d’esprit et les rituels qui règnent dans ce lieu (in Wiki). Ce lieu de vient un véritable terrain de jeux pour notre illustrateur coquin à souhait.
Au coeur de la production érotique de Dubout, on découvre des illustrations toutes plus suggestives les unes que les autres, tantôt des corps nus entremêlés, tantôt des scènes représentant diverses pratiques sexuelles. Le tout est accompagné de chansons évocatrices. Dubout garde son trait bien particulier et son goût pour le burlesque avec des corps ronds, exagérés qui ne manquent pas de donner un ton caustique aux scènes représentées.
Cela semble être l’aboutissement de l’attrait de Dubout pour l’érotisme burlesque qui dissémine partout dans ses illustrations. Cet ouvrage tout comme « Kama sotra » lui permet de traiter librement le sujet sans besoin d’un prétexte narratif.
Est joint un prospectus de 1975 dévoilant une illustration en noir et blanc avec un groupe de musique à la façon Dubout, une partition avec parole et la table des chansons.
Auteur
Albert Dubout (1905-1976) est sollicité dès 1929 par les Editions Kra, un choix audacieux de la part de cette dernière qui lui confie étonnamment l’illustration de textes classiques. Une voie qu’il le contraint dans ces choix esthétiques l’obligeant parfois à coller au texte. Dubout affirmera notamment que le travail de « miroir du texte » effectué pour « Clochemerle » ne lui avait pas plu. A contrario des dessins qu’il commet pour les journaux, cette formule éditoriale lui tient à cœur. « Il y avait une bien plus grande liberté de moyens que dans le tyrannique dessin de presse. On comprend par exemple que les délais toujours précipités des rédacteurs de journaux aient peu convenu à ce dessinateur qui aimait à représenter mille têtes différentes sur son papier à ajouter toujours de nouveaux accessoires, à fignoler sans cesse » (in MELOT Michel, « Dubout », Edition Michèle Trinckvel, Montrouge, 1979).
« Il est certainement l’un des artistes les plus influents de toute une génération de dessinateurs et illustrateurs » (in Dubout.fr) et à ce titre possède des caractéristiques reconnaissables comme un tracé tout en rondeur, des compositions chamarrées qui complimentent l’aspect drolatique des scènes de vie qu’il nous dépeint. Héritier sans le vouloir de Jérome Bosch, Dubout agrémente ses productions d’un grand nombre de personnages participant à la fois à des micro-scènes et à l’action principale. Ces attributs se parent d’un goût pour des illustrations grivoises, caricaturales parfois tumultueuses, rendant ses personnages attachants tels que ceux du Petit bonhomme et de la Grosse Dame. Ces derniers ne sont pas sans rappeler son affection pour sa région natale, le sud de la France, et particulièrement Marseille.
Dubout est un produit « made in France » par excellence : régionaliste, authentique, bon-vivant, éduqué et talentueux. Il fut élève aux Beaux-Arts de Montpellier, puis il s’installe à Paris. Très rapidement, il se passionne pour la foule des grands magasins et des transports qu’il aime croquer et caricaturer. Il publie ses premiers dessins dans « Pêle-Mêle », puis s’en suivent des collaborations avec divers magazines et journaux tels que « Ric et Rac », « Marianne », « La Bataille » et « Ici Paris ». Dubout réalise également des affiches pour le cinéma, la publicité et le théâtre comme celle de « César » de Marcel Pagnol. Sa passion pour le cinéma est tenace, il réalise plusieurs films d’animations « Anatole fait du camping » et « Anatole à la tour de Nesle » en 1947 et longs métrages « La Rue sans loi » en 1950 et « Anatole chéri » en 1954.
Albert Dubout « a illustré plus de 80 ouvrages dont le dernier a paru après sa mort. Il a publié 27 albums et crée 80 affiches de cinéma et de publicité. Par ailleurs, il a réalisé 70 peintures à huile dont les fameuses Corridas avec leurs ombres et lumières ainsi que les Toreros » (in Dubout.fr).
Rapport de condition
Paris, Editions Michèle Trinckvel, 1987. In-8, relié avec cartonnage de l’éditeur, illustration sur le premier plat, 78 illustrations en couleurs, 212 pages.