Description
Et voici Les Corridas en édition originale, dont nous proposons, quelques lots plus loin, l’un des fers ayant servi à imprimer une illustration du livre. Notre ouvrage reprend la série bien connue de Dubout sur les Corridas. Il est composé de 80 compositions en noir et blanc. Il a été tiré par les Editions Trinckvel à 3000 exemplaires numérotés. Il s’agit de l’exemplaire portant le numéro 1079. Il y a également deux planches supplémentaires dont une en couleurs. Le livre a la particularité de contenir un mot de Dubout pour son éditeur. On connait son affection toute particulière pour les Editions Trinckvel avec lesquelles il travaille dès 1953 en illustrant entre autre Molière.
Dubout illustre à la fois les toréadors, mais aussi les taureaux. Il y a un véritable travail de recherche sur les costumes des toréadors. On voit un ciselage très précis, de multiples répétitions motifs. Le trait de Dubout, dans cet ouvrage, est particulièrement fin.
Cette passion pour la corrida va de pair avec ses origines marseillaises. « Il faut peut-être tout de même que je dise d’où m’est venu le goût pour de spectacle exceptionnel et qu’il est toute mon adolescence. Né sous le signe du Taureau un 15 mai » « Aux jours de corridas, nous nous faufilions à travers les grilles. Installés à de bonnes places, auxquelles la gratuité et la clandestinité donnaient plus de saveur, nous assistions, dès la reprise de 1920, à la représentation des Lalandan Chicuelo, Belmonte, Freg, nos idoles sans guitares mais combien éblouissantes. Bien installés dans notre petite vie poivrée de pensums, nous rêvions de revêtir un jour le costume étincelant… Nous défilions en imaginations sous les acclamations de la foule en délire… Puis le taureau sortait… (…) »
Auteur
Albert Dubout (1905-1976) est sollicité dès 1929 par les Editions Kra, un choix audacieux de la part de cette dernière qui lui confie étonnamment l’illustration de textes classiques. Une voie qu’il le contraint dans ces choix esthétiques l’obligeant parfois à coller au texte. Dubout affirmera notamment que le travail de « miroir du texte » effectué pour « Clochemerle » ne lui avait pas plu. A contrario des dessins qu’il commet pour les journaux, cette formule éditoriale lui tient à cœur. « Il y avait une bien plus grande liberté de moyens que dans le tyrannique dessin de presse. On comprend par exemple que les délais toujours précipités des rédacteurs de journaux aient peu convenu à ce dessinateur qui aimait à représenter mille têtes différentes sur son papier à ajouter toujours de nouveaux accessoires, à fignoler sans cesse » (in MELOT Michel, « Dubout », Edition Michèle Trinckvel, Montrouge, 1979).
« Il est certainement l’un des artistes les plus influents de toute une génération de dessinateurs et illustrateurs » (in Dubout.fr) et à ce titre possède des caractéristiques reconnaissables comme un tracé tout en rondeur, des compositions chamarrées qui complimentent l’aspect drolatique des scènes de vie qu’il nous dépeint. Héritier sans le vouloir de Jérome Bosch, Dubout agrémente ses productions d’un grand nombre de personnages participant à la fois à des micro-scènes et à l’action principale. Ces attributs se parent d’un goût pour des illustrations grivoises, caricaturales parfois tumultueuses, rendant ses personnages attachants tels que ceux du Petit bonhomme et de la Grosse Dame. Ces derniers ne sont pas sans rappeler son affection pour sa région natale, le sud de la France, et particulièrement Marseille.
Dubout est un produit « made in France » par excellence : régionaliste, authentique, bon-vivant, éduqué et talentueux. Il fut élève aux Beaux-Arts de Montpellier, puis il s’installe à Paris. Très rapidement, il se passionne pour la foule des grands magasins et des transports qu’il aime croquer et caricaturer. Il publie ses premiers dessins dans « Pêle-Mêle », puis s’en suivent des collaborations avec divers magazines et journaux tels que « Ric et Rac », « Marianne », « La Bataille » et « Ici Paris ». Dubout réalise également des affiches pour le cinéma, la publicité et le théâtre comme celle de « César » de Marcel Pagnol. Sa passion pour le cinéma est tenace, il réalise plusieurs films d’animations « Anatole fait du camping » et « Anatole à la tour de Nesle » en 1947 et longs métrages « La Rue sans loi » en 1950 et « Anatole chéri » en 1954.
Albert Dubout « a illustré plus de 80 ouvrages dont le dernier a paru après sa mort. Il a publié 27 albums et crée 80 affiches de cinéma et de publicité. Par ailleurs, il a réalisé 70 peintures à huile dont les fameuses Corridas avec leurs ombres et lumières ainsi que les Toreros » (in Dubout.fr).
Rapport de condition
Edition originale. Paris, Editions Michèle Trinckvel, 1967. In-8, reliure pleine toile fine rouge, tirage limité à 2500 exemplaires, le nôtre est le numéro 1079, accompagné d’un étui en carton rouge et d’une planche supplémentaire en noir et blanc, gaufrage doré sur le premier plat et sur le dos, 80 compositions en noir et blanc.