Description
Livres Second, Tiers, Quatrième et Cinquièsme de Pantagruel en 2 ouvrages.
Dubout vibre à l’unisson de Rabelais. Ses illustrations offrent un écho magnifique aux extrapolations de rabelaisiennes. Ils étaient faits pour travailler ensemble… à 4 siècles d’écart. L’oeuvre de Rabelais, burlesque et grotesque à souhait, décrivant des corps difformes et gigantesques semble être dans la veine de celle de Dubout ; si l’on fait de Dubout le premier caricaturiste du petit peuple. Quoi qu’il en soit, les scènes de festins, de batailles et les caricatures de personnages de cour aux couleurs acides répondent parfaitement aux propos ironiques et acerbes de Rabelais. Et comme à l’accoutumée, nous retrouvons des scènes de foule très détaillées, dans un décor médiéval qui rappelle une certaine imagerie à la Jérôme Bosch ». Dubout « rabelaise » et « boschise » les temps modernes !
Pantagruel, ou en entier « Les horribles et épouvantables faits et prouesses du très renommé Pantagruel Roi des Dipsodes », est le premier roman de François Rabelais. Publié en 1532, il met en scène les aventures du géant Pantagruel, qui apparaît également dans Le Tiers Livre (notre premier ouvrage), Le Quart Livre et Le Cinquième Livre (réunis dans notre second ouvrage.
Comme Gargantua, l’auteur le présente sous le pseudonyme d’Alcofribas Nasier, anagramme de François Rabelais.
Parodie des romans de chevalerie, cette œuvre met en avant les idéaux de l’humanisme de la Renaissance, notamment en matière d’éducation et de politique, même si des traces de l’héritage médiéval restent visibles, par exemple à travers les farces parfois cruelles de Panurge.
Auteur
Albert Dubout (1905-1976) est sollicité dès 1929 par les Editions Kra, un choix audacieux de la part de cette dernière qui lui confie étonnamment l’illustration de textes classiques. Une voie qu’il le contraindra dans ces choix esthétiques l’obligeant parfois à coller au texte. Dubout affirmera notamment que le travail de « miroir du texte » effectué pour « Clochemerle » ne lui avait pas plu. A contrario des dessins qu’il commet pour les journaux, cette formule éditoriale lui tient à coeur. « Il y avait une bien plus grande liberté de moyens que dans le tyrannique dessin de presse. On comprend par exemple que les délais toujours précipités des rédacteurs de journaux aient peu convenu à ce dessinateur qui aimait à représenter mille têtes différentes sur son papier à ajouter toujours de nouveaux accessoires, à fignoler sans cesse » (in MELOT Michel, « Dubout », Edition Michèle Trinckvel, Montrouge, 1979).
« Il est certainement l’un des artistes les plus influents de toute une génération de dessinateurs et illustrateurs » (in Dubout.fr) et à ce titre possède des caractéristiques reconnaissables comme un tracé tout en rondeur, des compositions chamarrées qui complimentent l’aspect drolatique des scènes de vie qu’il nous dépeint. Héritier sans le vouloir de Jérome Bosch, Dubout agrémente ses productions d’un grand nombre de personnages participant à la fois à des micro-scènes et à l’action principale. Ces attributs se parent d’un goût pour des illustrations grivoises, caricaturales parfois tumultueuses, rendant ses personnages attachants tels que ceux du Petit Bonhomme et de la Grosse Dame. Ces derniers ne sont pas sans rappeler son affection pour sa région natale, le sud de la France, et particulièrement Marseille.
Dubout est un produit « made in France » par excellence : régionaliste, authentique, bon-vivant, éduqué et talentueux. Il fut élève aux Beaux-Arts de Montpellier, puis il s’installe à Paris. Il se passionnera pour la foule des grands magasins et des transports qu’il aime croquer et caricaturer. Il publie ses premiers dessins dans « Pêle-Mêle », puis s’en suivront des collaborations avec différents magazines et journaux tels que « Ric et Rac », « Marianne », « La Bataille » et « Ici Paris ». Dubout réalise également des affiches pour le cinéma, la publicité et le théâtre comme celle de « César » de Marcel Pagnol. Sa passion pour le cinéma est tenace, il réalise plusieurs films d’animations « Anatole fait du camping » et « Anatole à la tour de Nesle » en 1947 et longs métrages « La Rue sans loi » en 1950 et « Anatole chéri » en 1954.
Albert Dubout « a illustré plus de 80 ouvrages dont le dernier a paru après sa mort. Il a publié 27 albums et créé 80 affiches de cinéma et de publicité. Par ailleurs, il a réalisé 70 peintures à huile dont les fameuses Corridas avec leurs ombres et lumières ainsi que les Toreros » (in Dubout.fr).
Rapport de condition
« Le quart et cinquièsme livre » :
Paris, Gibert Jeune librairie d’amateurs, 1937. In-4, relié, vélin moderne, couvertures et dos conservés, blanc ivoire, auteur et titre au dos, 66 illustrations en couleurs, 279 pages.
« 2e et tiers livre » :
Paris, Gibert Jeune librairie d’amateurs, 1936. In-4, relié, vélin moderne, couvertures et dos conservés, blanc ivoire, auteur et titre au dos, 73 illustrations en couleurs, 272 pages.