Masques et sculptures d’Afrique et d’Océanie

Masques et sculpture d’Afrique et d’Océanie, catalogue d’exposition de la collection Girardin du musée d’Art Modernes de la ville de Paris, 1986.

Plus de cinq cents peintures et sculptures d’artistes du XXème siècle, c’est ce que le collectionneur Maurice Girardin, né en 1884 au sein d’une modeste famille, léguera à sa mort, en 1951, à la ville de Paris. C’est sa collection qui permettra à la ville d’ouvrir son musée d’Art Moderne et c’est la centaine d’objets d’Afrique et d’Océanie qu’elle contient qui sera à l’origine de l’exposition dont cet ouvrage est le catalogue.
Cependant, alors que ces œuvres de ce qu’on appelle « l’art primitif » sont léguées en même temps que celles des artistes européens, elles restent, contrairement aux autres, pendant plus de vingt ans dans les réserves du Petit Palais sans jamais être exposées. Ce n’est qu’en 1980 qu’elles rejoignent le musée d’Art Moderne et cette exposition qui leur est consacrée en 1986 montre enfin au grand jour ces œuvres d’art singulières et à la valeur incontestable. 
Cette initiative est une première car si l’art primitif avait déjà fait l’objet de grandes expositions, ces dernières établissaient des comparaisons, souvent au désavantage de l’art primitif, entre lui et l’art occidental. Or Bernadette Contensou et Aline Vidal, commissaire et commissaire générale de l’exposition, cherchent à rompre avec cela et laisser toute sa place à ces œuvres, fruits de cultures profondément différentes de la culture occidentale. C’est ainsi qu’Aline Vidal écrit dans l’avant-propos que « l’analyse strictement ethnographique adoptée dans ce catalogue [leur] a semblé nécessaire pour affiner [leur] vision des objets d’art – œuvres de sculpteurs professionnels mais restés anonymes – dans une tentative de rupture avec les cadres de référence imposés par l’art occidental ».
Cette ouvrage, organisé en chapitres représentant chacun une région et contenant à la fois textes explicatifs et photographies, permet donc d’apprécier les œuvres méconnues d’art primitif de la collection Girardin sans a priori et dans une première tentative de distanciation par rapport au point de vue occidental dominant.

Paris, 1986. Editions Paris-Musées. Grand in-8 carré, 210pp, broché, semi-souple – iconographie n/b et en couleur – mors un peu usés, intérieur en parfait état, exemplaire de consultation.