Description
Notre ouvrage est également très original car il propose une approche décalée du code des impôts. Il reprend le texte officiel tout en l’agrémentant de nombreuses illustrations en couleurs. L’Editeur Maurice Gonon tire cet ouvrage, seulement 555 exemplaires sont numérotés dont 20 sont brochés sous double emboîtage et comportant un dessin original de Dubout.
Notre exemplaire a la particularité d’être édité spécialement pour la Société générale des eaux minérales de Vittel. Dubout illustre la page qui accueille le message de la Société générale des eaux minérales de Vittel.
On y voit un homme duquel un banquier sort des sacs de monnaies avec pour légende « Pour vous remettre d’une telle opération, il faut faire une cure de relaxation en feuilletant ce Code et boire une VITTEL GRANDE SOURCE ».
Dubout y illustre quelques articles de manière humoristiques tel que le numéro 82 sur « l’estimation des avantages en nature devant être faite de deux façons différentes », on y voit une jeune femme nue entourée de deux hommes soupesant sa poitrine. C’est toujours avec son inénarrable goût pour le genre érotique qu’il illustre également ce Code des impôts. Créant de l’absurde grâce à l’utilisation du premier degré, ses illustrations sont non seulement humoristiques mais piquantes voire grinçantes.
Ce volume s’inscrit dans une série d’ouvrages à portée pédagogique, mais non sans humour. En effet, on peut souligner également la parution dans les mêmes années (1955-1957) d’un « Code du voyage et du tourisme » et d’un « Code de la route ». On constate une tendance qui se dessine, un plaisir à l’illustrer de textes législatifs originaux, se jouant de leur sérieux. Cette série est le fruit d’un travail avec l’éditeur Maurice Gonon. Il éditera en effet tous les « codes » cités précédemment.
Auteur
Albert Dubout (1905-1976) est sollicité dès 1929 par les Editions Kra, un choix audacieux de la part de cette dernière qui lui confie étonnamment l’illustration de textes classiques. Une voie qu’il le contraint dans ces choix esthétiques l’obligeant parfois à coller au texte. Dubout affirmera notamment que le travail de « miroir du texte » effectué pour « Clochemerle » ne lui avait pas plu. A contrario des dessins qu’il commet pour les journaux, cette formule éditoriale lui tient à cœur. « Il y avait une bien plus grande liberté de moyens que dans le tyrannique dessin de presse. On comprend par exemple que les délais toujours précipités des rédacteurs de journaux aient peu convenu à ce dessinateur qui aimait à représenter mille têtes différentes sur son papier à ajouter toujours de nouveaux accessoires, à fignoler sans cesse » (in MELOT Michel, « Dubout », Edition Michèle Trinckvel, Montrouge, 1979).
« Il est certainement l’un des artistes les plus influents de toute une génération de dessinateurs et illustrateurs » (in Dubout.fr) et à ce titre possède des caractéristiques reconnaissables comme un tracé tout en rondeur, des compositions chamarrées qui complimentent l’aspect drolatique des scènes de vie qu’il nous dépeint. Héritier sans le vouloir de Jérome Bosch, Dubout agrémente ses productions d’un grand nombre de personnages participant à la fois à des micro-scènes et à l’action principale. Ces attributs se parent d’un goût pour des illustrations grivoises, caricaturales parfois tumultueuses, rendant ses personnages attachants tels que ceux du Petit bonhomme et de la Grosse Dame. Ces derniers ne sont pas sans rappeler son affection pour sa région natale, le sud de la France, et particulièrement Marseille.
Dubout est un produit « made in France » par excellence : régionaliste, authentique, bon-vivant, éduqué et talentueux. Il fut élève aux Beaux-Arts de Montpellier, puis il s’installe à Paris. Très rapidement, il se passionne pour la foule des grands magasins et des transports qu’il aime croquer et caricaturer. Il publie ses premiers dessins dans « Pêle-Mêle », puis s’en suivent des collaborations avec divers magazines et journaux tels que « Ric et Rac », « Marianne », « La Bataille » et « Ici Paris ». Dubout réalise également des affiches pour le cinéma, la publicité et le théâtre comme celle de « César » de Marcel Pagnol. Sa passion pour le cinéma est tenace, il réalise plusieurs films d’animations « Anatole fait du camping » et « Anatole à la tour de Nesle » en 1947 et longs métrages « La Rue sans loi » en 1950 et « Anatole chéri » en 1954.
Albert Dubout « a illustré plus de 80 ouvrages dont le dernier a paru après sa mort. Il a publié 27 albums et crée 80 affiches de cinéma et de publicité. Par ailleurs, il a réalisé 70 peintures à huile dont les fameuses Corridas avec leurs ombres et lumières ainsi que les Toreros » (in Dubout.fr).
Rapport de condition
Paris, Maurice Gonon éditeur, postérieur à 1957. In-8, reliure avec cartonnage de l’éditeur et illustration en couleurs sur le premier plat, tirage limité, notre ouvrage porte le tirage 6148 ; donc on suppose qu’il s’agit du 148e exemplaire de la série n°6 (à destination de Vittel) ; 38 illustrations en couleurs, 280 pages.