Commentaire sur l’Apocalypse

Au dix-huitième siècle, l’interprétation entre dans des voies nouvelles avec l’abbé Joubert, qui fait prévaloir le point de vue historique dans l’explication des symboles. Son œuvre est continuée par l’abbé d’Etémare, qui sait mieux mettre en parallèle les séries des visions et les distinguer en établissant entre elles des corrélations.
C’est cette école du dix-huitième siècle qui a remis en honneur le millénarisme, lequel, sous une forme mitigée, compte aujourd’hui un bon nombre d’adeptes . Cette forme doit s’entendre, en général, de la tendance à admettre un triomphe de l’Eglise indéfiniment prolongé après l’Antéchrist, de telle sorte que l’enchaînement de Satan et l’ère millénaire de cet enchaînement ne commenceraient qu’alors. A côté de cette tendance qui s’accuse encore dans notre siècle, s’en fait jour une autre, tout opposée. Celle-ci, abstraction faite de l’école continuant à se rattacher au système restrictif de Bossuet, aboutit à une sorte l’éclectisme qui d’un côté remonte aux premiers Pères de l’Eglise pour l’intelligence et la distinction des visions partagées en trois grandes séries, de l’autre, en étend la portée et le cadre, de manière à y faire rentrer l’ensemble des grands événements d’ordre religieux qui se déroulent dans le cours des âges jusqu’à l’Antéchrist.

Avignon, Chez Alexandre Girard, 1762, in-12, X LVIII-375 + 468 pp., reliure plein veau d’époque, dos orné à 5 nerfs, pièce de titre en maroquin rouge, tranches jaspées. Deux volumes.