Charles LASEGUE, NON VENU – Études médicales
C’est Albert Blum qui publia, en 1884, ces « Études médicales du Professeur Ch. Lasègue » chez Asselin et Cie, Charles Lasègue est le fils d’Antoine Lasègue, botaniste, bibliothécaire de Benjamin Delessert qui avait une situation très modeste. Il étonne ses maîtres du Lycée Louis-le-Grand par ses capacités et il fut lauréat du concours général. Son professeur de philosophie, Victor Cousin, l’ayant pris en amitié, lui proposa un poste de répétiteur dans la classe même où il avait été élève. Ses appointements étaient maigres et il eut l’idée d’ouvrir, avec l’aide de sa mère, une pension qui prit le nom d’ « Institution des pères de famille » dans laquelle ils accueillirent les élèves du lycée ; à ce titre, Charles Baudelaire, dont Charles Lasègue était répétiteur de philosophie, résida dans l’institution Partageant la vie des étudiants du Quartier latin, Charles Lasègue s’était lié d’amitié avec Claude Bernard ; ce dernier, arrivé à Paris en 1834, avait été reçu interne en 1839 et avait pris ses fonctions dans la service des aliénés de Jean-Pierre Falret à l’Hôpital de la Salpêtrière ; il habitait dans la rue de l’Ancienne Comédie et Lasègue, non loin de là, rue du Vieux-Colombier : entre le licencié ès-lettres, féru de philosophie et le psychiatre, les sujets de conversation ne manquaient pas, y prenait part, Bénédict Augustin Morel qui était également interne chez Falret. L’influence de Falret décida Lasègue à s’inscrire à la faculté de médecine. Jusqu’alors, Lasègue n’avait aucune orientation particulière lorsqu’il rencontra Armand Trousseau : saisi d’admiration, il se rapprocha de celui dont il allait devenir l’élève préféré. Il soutint sa thèse, en 1843 « De Stahl et de sa doctrine médicale » Si Lasègue s’intéressa à des aspects variés de la médecine, il considérait la physiologie et la psychiatrie comme complémentaires l’une de l’autre, et portait un intérêt particulier aux troubles psychosomatiques. En 1849, il fit paraître, avec Trousseau, des articles sur les maladies éruptives, la diphtérie, le rachitisme, le traitement de la danse de Saint-Guy (Chorée de Sydenham) ; accidents vasculaires cérébrauxInsuffisance rénale chronique. Il se montra très critique vis-à-vis de la pathologie cellulaire qu’avait publiée Rudolph Virchow en 1858 ; cette prise de position déplut fortement et la polémique dura plusieurs années. En 1868, il produisit un grand ouvrage didactique « Le Traité des angines ». Puis trois sujets s’imposèrent à lui : l’alcoolisme, l’hystérie et la paralysie générale. La première étude de Lasègue sur l’alcoolisme date de 1853, la dernière de 1882 ; entre ces deux publications, quatre autres ont pris place : il fait part de ses investigations en allant des troubles digestifs aux troubles psychiques mais surtout il assigne à la dipsomanie sa place définitive : « Processus par accès, répétition forcée des mêmes abus, entrainement spontané., le dipsomane se comporte comme certains aliénés onanistes ». En 1852, il décrivit le délire de persécution, connu sous le nom de « maladie de Lasègue » qui est une forme de paranoïa Les manifestations de l’hystérie tiennent une grande place dans l’oeuvre de Lasègue ; en 1854, il décrit la toux hystérique puis en 1864, l’ataxie. Il donne la première description complète de l anorexie mentale.
Tomes I-II (complet).
Charles LASEGUE
Études médicales
Paris, Asselin & Cie, 1884
Deux forts volumes reliés, demi-cuir rouge, de respectivement 926 et 1179 pages.
Préface d’Albert Blum.
Édition originale.
Mors des plats supérieurs fendus, mors inférieur du tome II fendu sur 10 cm. Manques en dos du tome II. Dos frottés.
Coiffe inférieur du tome I rognée.
État d’usage. –