Description
FROBENIUS Léo (1873-1938)
Histoire de la civilisation africaine (trad. Back H. et Ermont D.).
Paris, Gallimard, NRF, 2e éd., 1938.
Histoire de la civilisation africaine remet en question et en cause les fondements idéologiques selon lesquels l’Afrique n’aurait pas été civilisée antérieurement à sa colonisation par les Européens.
Léo Frobenius (1873-1938) est un ethnologue, anthropologue et archéologue allemand essentiel de l’ethnographie germanique, Après divers expéditions en Afrique, il fonde, en 1920, l’Institut pour la morphologie culturelle à Munich. Il devient professeur honoraire de l’Université de Francfort en 1932, et directeur du musée d’ethnographie de la ville en 1935.
Frobenius est l’un des premiers ethnologues à remettre en cause les bases idéologiques du colonialisme, en contestant l’idée que les Européens auraient trouvé en Afrique des peuples véritablement sauvages, auxquels ils auraient apporté la civilisation (Wikipédia) ; c’est la thèse qu’il défend dans son célèbre ouvrage Kulturgeschichte Afrikas : Prolegomena zu einer historischen Gestatlehre publié en Allemagne en 1933, et traduit en France sous le titre d’Histoire de la civilisation africaine ; or comme l’a noté Jacques Madaule dans son compte rendu de l’ouvrage, « Il peut […] sembler étrange d’entendre parler de civilisation africaine. Nous avons, en effet, pris l’habitude de considérer qu’il n’y a d’autre civilisation digne de ce nom que l’européenne, l’asiatique et peut-être l’américaine ([…] l’Amérique pré-colombienne). Sans doute l’Égypte est africaine ; mais on envisage d’ordinaire la civilisation égyptienne en fonction de celles qui se développent vers la même époque dans les régions voisines du Proche-Orient, et notamment au pays de Sumer et en Elam. En un mot, il ne paraît pas que l’Afrique ait jamais connu de civilisation originale et proprement africaine.
C’est là un préjugé auquel les travaux de Léo Frobenius, et en particulier son Histoire de la civilisation africaine […] nous obligent à renoncer. […] Non seulement Frobenius connaît admirablement le monde dont il parle, mais encore il fait appel, pour éclairer ses notions, à tout le matériel que mettent entre nos mains les récentes découvertes préhistoriques. […] On sait ce que la préhistoire nous a appris sur notre propre passé ; on sait à quel point elle élargi nos horizons, non seulement dans le temps […] mais encore en ce qu’elle projette une lumière de plus en plus vive sur les débuts de l’histoire. Notre connaissance de l’antiquité classique en est toute renouvelée. Le temps approche peut-être où il sera possible d’écrire une histoire universelle de la civilisation humaine, qui empruntera précisément à la préhistoire son unité et sa cohérence.
C’est donc par la préhistoire que Frobenius aborde l’Afrique ; c’est dans la préhistoire qu’il découvre les liens qui unissent les phénomènes africains à ceux de l’Europe occidentale ou de l’Asie antérieure […]. »
Madaule, Jacques. “Léo FROBENIUS : Histoire De La Civilisation Africaine.” Esprit (1932-1939), vol. 5, no. 52, 1937, pp. 648–650. JSTOR, www.jstor.org/stable/45111794. Accessed 22 Nov. 2020.
Léo Frobenius eut une grande influence sur les théoriciens et poètes de la négritude, notamment Aimé Césaire qui le valorise dans son Discours sur le colonialisme.
in-8°, broché, 370 p., 170 planches en noir in fine, figures et cartes dans le texte ; reproduction photo d’un sculpture insérée sur le premier plat ; pliure sur le dos insolé, mors supérieur légèrement fendu aux coiffes, marques d’usage sur les plats, quelques rousseurs en début et fin d’ouvrage, par ailleurs intérieur frais, assez bon état général.
“