Etienne Paulin Gagne, né à Montoison (Drôme) le 9 juin 1808 et mort à Paris 6e le 22 août 18761, est un avocat, journaliste et poète français. Auteur entre autres de L’Unitéide, poème en 60 actes et 25 000 vers où l’on « rencontre la plus bizarre agglomération de noms fantastiques et de vers saugrenus que puisse inventer le cerveau humain2 » et « candidat universel, perpétuel, surnaturel et inamovible3 » à toutes les élections, il figure parmi les fous littéraires recensés par Pierre Gustave Brunet, Raymond Queneau et André Blavier.

Son Archi-Monarquéïde est un véritable bijou de production littéraire…. le précurseur ou devancier d’Henri Michaux !

Le diable : Archi-sire, souffrez que votre ami sincère, Que chérit justement la France votre mère, Et qui de votre bien est toujours à l’affût, Vous donne un doux conseil de gloire et de salut ! Pour placer au-dessus des cieux votre puissance, Pour éclipser Dieu même et son empire immense, Proclamez-vous archi-dieu du vaste univers, Où vous ferez briller tous les progrès divers ! Refaites France et monde, écrasés d’une taxe Qui ne leur permet plus de tourner sur leur axe ! Je le dis hautement, ma parole d’honneur, J’adorerai l’archi-dieu Gagne rédempteur ! Donnez de bons festins archi-parlementaires, Vous aurez des flatteurs adorateurs dentaires Qui chanteront toujours votre gouvernement : Les festins font de tout l’archi-couronnement ! Pages 48 et 49 de notre volume.

Edition originale de l’œuvre du prince des fous littéraires.

Avocat et homme politique déçu, meilleur aidant des soignants lors de son internement à Picpus, Paulin Gagne se fait un nom en inventant des mots (en mangeant un diable, on devient diabolophage), des pièces de théâtres à mille voix, mais aussi en créant beaucoup de concepts avec le préfixe « archi ». Si on lui prête également un « Archiadultéricide », c’est par la voix d’un archi-monarque qu’il donne sa vision d’un monde sans diable et où les fous sont sauvés.

In-8, broché, couverture imprimée d’origine, manque de papier au dos sur la première et dernière de couverture, dos désolidarisé, Paris, chez l’auteur, 1876, 108 pp.