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Lettres à Génica Athanasiou
Lot 1002

Lettres à Génica Athanasiou

Estimation : 80 / 150€
Année : 1969
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Ouvrage qui offre un prisme différent des « visions » auxquelles nous a habitués Antonin Artaud ; un bel et toujours humain opus.

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Auteur

Antonin Artaud (1896-1948), est un écrivain, acteur, dessinateur, poète et essaysiste français. Il a lutté toute sa vie contre des douleurs physiques, diagnostiquées comme issues de la syphilis avec des médicaments et des drogues. Ces douleurs permanentes influent sur ses relations comme sur sa création. Il subit aussi de multiples éléctrochocs lors d’internements successifs, et il passe les dernières années de sa vie dans des hôpitaux psychiatriques, notamment celui de Rodez. Mais dès l’âge de 4 ans, il se plaint de maux de tête et de voir double  et vivra son premier traumatisme avec le décès de sa petite soeur âgée de 7 mois, bousculée par un geste violent d’une domestique. Il écrira à son propos   » Germaine Artaud, étranglée à sept mois, m’a regardé du cimetière Saint-Pierre à Marseille jusqu’à ce jour de 1931, où, en plein Dôme à Montparnasse, j’eus l’impression qu’elle me regardait de tout près « . (????)

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Deux lettres d’Antonin Artaud à Génica Athanasiou.

Article Le Monde, Frédéric Gaussen, 1er novembre 1969.

À l’automne 1921, Antonin Artaud, qui a alors vingt-cinq ans, entre dans la troupe de Dullin à l’Atelier et y rencontre Génica Athanasiou. Cette jeune actrice roumaine – dont le beau  » visage de lait  » aux  » yeux de topaze  » nous est conservé dans deux films de Jean Grémillon,  » Maldonne  » (1927) et  » Gardiens de phare  » (1928) – est la seule femme qu’ait jamais aimée Antonin Artaud. De l’histoire de leur union, on ne connaissait jusqu’à présent que le constat de faillite dressé dans les trois  » Lettres de ménage  » parues dans  » le Pèse-Nerfs « . Elles permettaient de saisir l’intensité de la passion qu’Artaud conservait à Génica par-delà l’échec et la rupture.  » Tout ce que je te dis- lui écrit-il dans l’une d’elles – n’a rien à voir avec la puissante tendresse, l’indéracinable sentiment d’amour que j’ai et que j’aurai inaliénablement pour toi, mais ce sentiment n’a rien à voir avec le courant ordinaire de la vie. « 
La série de lettres à Génica que publient cette semaine les éditions Gallimard (1) sont autant de confirmations du caractère inaliénable de cet attachement.  » Je te demande non pas de me conserver ton amitié, mais de me garder ton amour « , lui écrit-il au moment de rompre.  » Je veux que ma vie continue à être mêlée à la tienne… le fait seul que je n’ai pas eu une situation assez brillante m’a empêché de l’épouser… Hors toi, il n’y aura plus de totalité pour moi en rien dans cette vie qui m’est d’ailleurs retirée tous les jours…  » Et d’ailleurs, il lui dit :  » Il faut bien que tu te pénètres de cela, c’est que mon amour pour toi est devenu quelque chose de si profond, de si épouvantablement enraciné qu’il est pire qu’un vice. « 
Mais l’intérêt de cette correspondance n’est pas qu’anecdotique. Chez Artaud, en effet, il n’est pas de différence de genre entre une lettre ou un poème, un scénario ou un essai.  » Je me retrouve autant, écrivait-il, dans  » l’Ombilic des limbes « , dans une lettre écrite pour expliquer le rétrécissement intime de mon être et le châtrage insensé de ma vie que dans un essai extérieur à moi-même, et qui m’apparaît comme une grossesse indifférente de mon esprit.  » Toute écriture, pour Artaud, a la même fonction : tenter d’accéder à l’existence par la création, combler les  » trous  » qui déchirent son être, réunir les débris de sensations et de pensées qui constituent sa conscience, reconstituer un tissu défait.  » Ce que vous avez pris pour mon œuvre n’était que les déchets de moi-même, ces raclures de l’âme que l’homme normal n’accueille pas… « 


« Génica fut, à n’en pas douter, le grand amour d’Artaud. Comme lui elle était comédienne et les lettres qu’il lui adresse sont à la fois l’évocation la plus douloureuse qu’un homme ait pu faire de sa souffrance, et l’une des plus belles correspondances amoureuse qu’il soit donné de lire. » Thierry Galibert.

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Rapport de condition

In-8 broché, quelques rousseurs sur le dos, mors légèrement fendu.