Auteur
Maurice Dide (1873-1944) est un médecin neurologue, aliéniste et résistant français. Il est l’inventeur de la catégorie nosographique de l’idéalisme passionné, une des formes, parmi les délires passionnels, du délire de revendication caractéristique de certaines personnalités paranoïaques.
Paul Guiraud (1882-1974) est un aliéniste français, auteur avec Maurice Dide en 1922 du manuel de référence de clinique psychiatrique en vigueur jusque dans les années cinquante1. Son nom a été donné en 1990 à l’ex « asile hospice » de Villejuif.
Nous disposons du manuel de référence de clinique psychiatrique qui fera autorité jusque dans les années cinquante. Maurice Dide a dirigé pendant 30 ans l’asile de Braqueville près de Toulouse. Avec Paul Guiraud, il crée en 1922 le terme « d’athymhormie », perte de l’ardeur vitale et de l’affectivité, en remplacement du terme de « démence précoce » de Kraepelin. Les expériences pharmacologiques de P. Guiraud à Ste Anne dans les années 50 permirent à Pierre Deniker de faire valider le premier neuroleptique. Ce classique de l’enseignement et de la diffusion de la psychiatrie à l’usage des praticiens a été adressé par les auteurs à Capgras, un des chefs de file de la psychiatrie moderne. Capgras prendra position sur les buts de la lobotomie préfrontale, la technique, les suites post-opératoires, les indications, les résultats. Dans sa prise de position, Capgras indiquera les « résultats : « mortalité 3%. Réintervention 15%. Crise épileptique 10%. Bons résultats environ 30%. Ne retrouve pas sa personnalité antérieure mais peur revenir à des occupations routinières ; surtout si maladie n’est pas trop ancienne et n’a pas conduit à rupture complète avec la réalité. »
« Un livre dédié aux étudiants, aux médecins non spécialisés, aux magistrats, aux avocats, aux philosophes, à tous les curieux de psychiatrie en un mot, dans ses formules successives, être repensé à chaque nouvelle apparition, car la pathologie mentale réalise de nos jours des étapes tellement rapides, que les idées jugées trop audacieuses voilà quelques années sont parfois dépassées. Les doctrines se succèdent, impliquant non seulement des terminologies différentes, mais des reclassements de faits. » C’est ainsi que les auteurs expliquent l’augmentation de leur œuvre dans cette deuxième édition. La science psychiatrique étant en train de consolider ses bases de réflexion, il leur semble nécessaire de bien les établir. Leur démarche semble se justifier puisque leur travail a apparemment rencontré le succès. Ils partagent notamment les savoirs disponibles sur l’inconscient (et le refoulement), sur ce qu’ils nomment différents « troubles » (classés en troubles de l’affectivité, de l’intelligence), les arrêts de développement, les constitutions psychopathiques, les psychoses constitutionnelles (psychose maniaque dépressive, délires progressifs, hébéphrénie), les syndromes instinctivo-affectifs de cause apparente (maniaques, neurasthéniques, mélancoliques, délirants), confusion et onirisme, diverses démences (syphilis cérébrale, paralysie générale, maladie du sommeil, démence alcoolique, post-traumatique, épileptique etc.). Les deux dernières parties concernent les rapports entre la psychiatrie et la médecine générale et la médecine légale.
Rapport de condition
In-8, pleine toile moderne, pièce de titre, ex-libris du psychiatre Fouks, 8 planches photographiques hors texte, trace de pliure sir les derniers feuillets, Paris, Masson, 1929, 466 pp.