Auteur
Duguet, initialement janséniste, tente ensuite de prendre ses distances avec les formes les plus extrêmes du jansénisme.Auteur de plusieurs écrits sur la psyché et les comportements humains, Duguet se positionne ici, par un traité sur ce qui au XVIIIe siècle se nomme encre « scrupules », non seulement comme un continuateur des cures d’âmes prescrites par les religieux, mais surtout un précurseur de la notion de « névrose » en tant que conflit psychique. On en retrouve la définition claire dès la première partie de son ouvrage après une très courte introduction : « I. Le scrupule est un doute en matière de morale, qui n’est pas fondé, ou qui l’est très légèrement : quoiqu’il aille quelquesfois jusqu’à la persuasion, & qu’il remplisse la conscience de trouble & de perplexitez. II. Quand une personne est souvent inquiétée par des doutes de ce genre, ou sur un point particulier, ou sur plusieurs, on luy donne le nom de scrupuleuse ; & ce nom, qui a quelque chose d’humiliant, attire quelquefois sur la piété, dont ordinairement une telle personne fait profession, une partie du mépris qu’on a pour de telles foiblesses. »
Religieux, Duguet ne manque pas de faire remarquer que le salut face à cette situation se trouve en Dieu. Les scrupules sont pour lui dus à une faiblesse de l’esprit, un dérèglement de l’imagination, une difficulté de se juger ou une trop grande attention à soi-même, une impossibilité à juger ses propres pensée. Il accorde une partie entière de son ouvrage aux solutions à savoir la capacité à bien juger le réel, bien s’entourer et surtout, avoir la foi et faire les sacrements. La quatrième et dernière partie est consacrée aux conséquences des scrupules, il y recense notamment l’incapacité à tenir ses engagements, la mélancolie ou encore maintes sortes de s’écarter du chemin de la religion.
Rapport de condition
Paris, Estienne, 1717. In-12, pleine basane de l’époque passée, dos à nerfs orné, coiffes arrachées, mors fendus, coins émoussés, plats épidermés, manque de papier sur la page de garde, cachet d’appartenance aux initiales « J. H » sur la page de titre, exemplaire de travail, Paris, Estienne, 1717, 6 ffnch + 264 pp. + 6 ffnch de table et de privilège du roi.